Mais l'espérance de vie,
actuellement de l'ordre d'environ 80 ans en France, augmente de 3 mois par an :
lorsque l'on passe une année, nous nous rapprochons donc seulement de 9 mois de
notre mort. Pourra-t-elle continuer d'augmenter ainsi ou trouverons-nous une
limite à nos avancées technologiques ?
Les avis sont mitigés, mais Laurent
Alexandre, dans son interview de Lalibre.be en est convaincu, les avancées
prochaines sont inconcevables : «C’est une
conviction. Il est probable que l’homme qui vivra 1000 ans est déjà né. Je n’ai
pas dit qu’il s’agirait de quelqu’un de mon âge, ni que cela est possible avec
les technologies actuelles. Quelqu’un qui naît aujourd’hui aura 90 ans en 2105,
il bénéficiera des nombreuses innovations en nano-biotechnologies juste
inimaginables aujourd’hui. » « Progressivement et d’ici 2025-2030, le
cancer va devenir une maladie banale et chronique, et ce, au même titre que le
Sida l’est devenu dans les pays développés […] Le
cancer ne disparaîtra pas, mais on pourra le traiter facilement et il ne
modifiera pas notre espérance de vie à l’avenir. »
Laurent Alexandre est un
chirurgien-urologue s’intéressant aux bouleversements que va connaître
l'humanité et à la technologie médicale qui peut améliorer les conditions de
vie des hommes, lutter contre les maladies infectieuses, les handicaps. Il est
diplômé de Science Po et d'autres grandes écoles, et également très présent
dans les médias, intervenant fréquemment pour parler de ce sujet, étant entre
autres chroniqueur au journal Le monde.
Il est un l'un des seuls à défendre
cette thèse, ou en tout cas à la soutenir de manière aussi convaincue et
affirmative, mais une chose est sûre, les avancées technologiques dans ces
domaines ne vont cesser d'augmenter, comme par exemple la robotisation de la
chirurgie, qui est en plein essor. Il n'est pas si optimiste que cela
d'affirmer que dans une vingtaine d'années nous ne serons plus opérés que par
des robots de précision bien supérieure de celle d'un humain.
Une telle augmentation de l'espérance de vie pourrait causer des
problèmes aussi bien sociaux, politiques que philosophiques, car en effet, si
chaque personne vivait ne serait-ce que plus de 500 ans, la natalité
dépasserait logiquement fortement la mortalité puisque les générations
s’enchaîneraient sans disparaître. Comment pourrait-on alors nourrir, loger,
héberger une telle population à l'échelle mondiale ? Mais le peu de
spécialistes que l'on pourrait qualifier de visionnaires sont rassurants à
l’égard de ce sujet ; cette augmentation de l'espérance de vie se ferait
progressivement, « on ne verrait pas demain surgir un homme de 350 ans,
nous avons donc le temps de nous y faire et de nous adapter ».
Pour finir, les scientifiques en
sont formels, il existe bel et bien une limite dite « naturelle » et
celle-ci a déjà été atteinte par Jeanne Calmant, âgée de 122 ans 5 mois et 14
jours lors de son décès en 1997 ; la dépasser serait impossible sans modifier
génétiquement la nature humaine. La thèse folle d'une augmentation aussi
incommensurable de l'espérance de vie n'est donc pas partagée par tout le
monde, mais de grandes firmes californiennes se penchent sur le sujet. Ray
Kurzweil, ingénieur en chef de Google défend ardemment son idéologie qui
consiste à « euthanasier la mort ». « Ce n'est donc que le début
de la fin de la mort », selon Laurent Alexandre.
Article écrit par Julien le 7 février 2015.
Sources :
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